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Questions aux candidats à la présidence SETF

A l’approche des élections, le syndicat des entraîneurs a adressé 3 questions des socio-professionnels aux 4 candidats à la présidence de la SETF  :

  • Comment comptez-vous recréer de l’attractivité dans son ensemble : propriétaires, salariés et joueurs ?
  • Quel est pour vous la place de notre discipline par rapport aux autres ? Quelle politique doit être mené par la SETF au sein de la filière équine ?
  • Le fossé se creuse entre une élite resserrée et la « classe moyenne » du trot. Cela menace de nombreuses structures ainsi que le nombre de partants par course, comme vu au galop. Êtes-vous prêts à augmenter plus fortement le coefficient autour des catégories D quand les allocations suivront enfin l’inflation?

Le 17 octobre , deux candidats ont répondu :

Stéphane PROVOOST :

  • Comment comptez-vous recréer de l’attractivité dans son ensemble : propriétaires, salariés et joueurs ?

Comme j’ai déjà pu le dire dans différentes interviews, le trot est une discipline populaire, et qui dit populaire dit une base élargie.

Nous nous devons de motiver le grand public en leur proposant chaque jour un Quinté de qualité avec un nombre conséquent de partants, suite à quoi le PMU doit développer des jeux attractifs (ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas…). Nous devons recruter de nouveaux parieurs en leur exposant un spectacle de qualité, de nombreuses animations, il faut qu’ils aient envie de revenir sur les hippodromes, les spectateurs d’aujourd’hui sont nos parieurs de demain ! Peut-être faudra-t-il arriver à des courses sans cravache pour plaire au plus grand nombre ?

Nous avons une grande difficulté à recruter de nouveaux salariés. Nous avons un métier difficile, mais passionnant. Seul la passion peut nous faire conserver nos salariés dans nos écuries. Des allocations décentes doivent nous être proposées pour chaque catégorie de chevaux, nous permettant par la suite de mieux rémunérer nos salariés. Salariés, qui doivent rester motivés de driver pour ceux qui le souhaitent : je propose d’enrichir le programme avec plus de courses pour nos apprentis, et de créer des courses réservées aux drivers n’ayant pas couru (ou gagné) X courses depuis telle date. Cela permettrait à des drivers et entraîneurs d’avoir la possibilité de remporter de nouveau des courses, source financière et de motivation évidente.

Au niveau des propriétaires, notre société doit tout mettre en œuvre pour faciliter les démarches d’agrément et d’obtention des couleurs. Il faudra encourager les associations, rien n’est plus beau que de voir une dizaine de personnes autour d’un cheval aux courses. Les hippodromes doivent être des lieux de ralliement, où le côté festif du cheval doit être mis en avant. Le service Communication de la SETF doit nous y aider !

  • Quel est pour vous la place de notre discipline par rapport aux autres ? Quelle politique doit être mené par la SETF au sein de la filière équine ?

Le trot est la discipline équine la plus accessible, tout d’abord financièrement, mais surtout humainement, nous autres entraîneurs ayant à la fois plusieurs casquettes (éleveurs, propriétaires, drivers…), sommes ouverts à discuter avec le public, d’où ressortiront nos futurs parieurs, salariés et propriétaires…

Nous nous devons de travailler main dans la main avec France Galop afin de proposer un Quinté de qualité chaque jour (qui est la source principale de nos allocations, ne l’oublions surtout pas), mais les ponts entre nos deux disciplines sont très difficiles à mettre en œuvre. Nos parieurs, propriétaires et salariés sont attirés différemment par telle ou telle discipline, c’est culturelle.

Par contre, il existe un vivier important de passionnés dans le Concours Hippique. A nous de convaincre ces équitants de venir travailler chez nous !

La SETF doit monter une belle image de nos courses, en expliquant que nous avons une race spécifique, que nous sommes respectueux de nos chevaux, que nos chevaux prennent plaisir à courir… Quand un Français pense cheval, il faut qu’il pense Trotteur ! A nous de redorer son blason et de faire rayonner notre race. De là, découlera de nouveau parieurs, de nouveau propriétaires et de nouveau salariés !

  • Le fossé se creuse entre une élite resserrée et la « classe moyenne » du trot. Cela menace de nombreuses structures ainsi que le nombre de partants par course, comme vu au galop.   Êtes-vous prêts à augmenter plus fortement le coefficient autour des catégories D quand les allocations suivront enfin l’inflation?

Mon quotidien est de me battre chaque jour pour boucler mon budget, ce sera mon cheval de bataille demain pour que chacun de nous puisse vivre de manière décente de notre passion !

Nos factures augmentent régulièrement depuis plusieurs mois, que ce soit les aliments, le maréchal, le vétérinaire, le gasoil et bien sûr les salaires. En face de cela, nos allocations stagnent. Le PMU doit se démener afin d’apporter plus de masse financière dans la filière, la SETF doit veiller à ce que chaque cheval dans sa propre catégorie doit cumulés un niveau de gains correct. Le cheval qui court aujourd’hui une réunion d’élevage sera peut-être un partant demain dans un Quinté de Province !

Il faut conserver une élite : que nos champions fassent rêver nos propriétaires-investisseurs, mais tout en bas de la pyramide, il faut que nos chevaux deviennent plus rentable qu’actuellement. Je serai pour revalorisation toujours plus importante en bas de l’échelle qu’à son sommet. Le richesse de notre discipline provient de notre diversité d’acteurs, il ne faut pas les laisser sur le bord de la route !

 

Gilles JEZIORSKI :

  • l’attractivité du TROT : PROPRIETAIRES-SALARIES- JOUEURS

Les propriétaires sont avec les joueurs les financiers de l’institution.
Mon programme prévoit pour les propriétaires le renforcement d’un département PROPRIETAIRES à la SETF. Il s’agit de créer une unité de plusieurs personnes dont le rôle sera exclusivement d’être au service des propriétaires et de leur donner tous renseignements et informations d’ordre juridique, fiscal. Il s’agit de guider les propriétaires dans la création d’une société, ou leur expliquer les documents nécessaires à la copropriété, à la location de chevaux ou à la demande de couleur. Délivrer aux copropriétaires d’un cheval de courses ou aux associés des écuries une carte leur permettant d’entrer gratuitement sur les hippodromes.
Cette cellule dédiée aura également en charge la recherche de nouveaux propriétaires. Nos 213 hippodromes accueillent 2,2 millions de spectateurs. C’est un vivier de nouveaux propriétaires à conquérir. Il est nécessaire de faire comprendre sur le terrain qu’un propriétaire n’est pas forcement millionnaire, et qu’avec la copropriété, ou la création d’une écurie, l’achat et l’entretien d’un cheval de courses est abordable. L’image des courses est attractive et de nombreux propriétaires le sont devenus en fréquentant les hippodromes ou au contact d’un entraineur ou d’un éleveur. Dans ce travail de prospection, nos socio-professionnels doivent avoir l’appui de la SETF.
Cette action permettra de trouver et de guider de nouveaux acheteurs. Les éleveurs y trouveront leur compte et les entraineurs devraient profiter de l’affluence de cette nouvelle clientèle et cette mesure contribuera à enrayer la baisse des partants.
Les SALARIES
C’est un sujet délicat et qui au-delà du Trot touche malheureusement une grande partie des professions. Les mentalités changent et le travail du Week-End n’est plus à la mode. Ce qui était autrefois acceptable par la passion n’est plus dans l’air du temps.
L’enjeu est important puisque le manque de salariés dans les écuries peut mettre en péril l’activité des entraineurs.
Il y a là un double travail à effectuer :
Dans les écoles : motiver et déceler chez les élèves ou apprentis un véritable attachement à la filière et une vraie envie de s’investir dans la carrière. L’école ou la formation doit être le creuset de cette motivation et tracer l’avenir des femmes et des hommes qui se destinent à intégrer le monde des courses. Par leur formation, ils doivent comprendre et appréhender les difficultés inhérentes à la profession.
Dans les écuries, les salariés doivent recevoir considération et retrouver auprès de leurs patrons ou maitres de stages ou d’apprentissage un complément de formation pratique nécessaire à leur bonne intégration.
La difficulté des entraineurs fait que le salaire des collaborateurs n’est pas toujours très attractif, mais d’autres moyens peuvent être mis en oeuvre pour justement trouver des solutions permettant de conserver les salariés. L’attachement à l’entreprise fait souvent défaut et pourtant l’esprit d’équipe et la reconnaissance du travail des équipes au service de l’entraineur (que j’entends quelques fois en cas de victoire sur EQUIDIA) peut fédérer les employés et leur donner un sentiment d’appartenance à l’entreprise propre à les fidéliser dans les écuries.
Un travail commun avec le syndicat peut à la lumière de ces quelques idées être engagé, car il s’agit d’un problème crucial pour l’avenir de la filière.
LES JOUEURS
La conquête de nouveaux joueurs n’est pas directement dans les attributions de la SETF.
La recherche des nouveaux joueurs est la prérogative du PMU. C’est au service commercial et marketing du PMU que revient la mission de la conquête des nouveaux clients. Dans cet optique, il faut absolument que l’unité entre France Galop et le TROT permette une action politique forte pour orienter le PMU sur cette recherche. Le PMU collecteur de paris est notre structure en charge du développement des jeux et des clients. C’est une impérieuse nécessité de mettre en demeure la PMU d’obtenir enfin un résultat probant sur ce thème, c’est la seule façon de relancer notre activité et d’augmenter par conséquence les allocations.
C’est une URGENCE ABSOLUE d’autant que la concurrence désormais frontale avec le FDJ (suite à la vente de ZETURF) nous oblige à être compétitif, inventif et réactif.
Mais l’institution a aussi des responsabilités pour conserver nos parieurs et en conquérir de nouveaux. La régularité et la transparence des courses doivent être parfaites, au risque de perdre des petits joueurs. Nous avons une réflexion à mener sur les commissaires, sur le dopage autant de sujets qui à tort ou à raison sont les discussions habituelles dans nos points PMU. Nos 213 hippodromes et leurs 2,2 millions de spectateurs recèlent bien évidemment de nombreux joueurs en devenir que nous devons convertir.
Autre effort de notre part à relier ci-dessus, le nombre de partants dans nos courses. Un partant de plus en premium quinté représente environ 75.000€ de jeu supplémentaire. Il est urgent de réagir mais avec la volonté de tous les acteurs de la filière nous devons faire face à ce challenge. Nous sommes des compétiteurs, nous avons analysé nos faiblesses à nous d’en tirer les conclusions et de mettre en place les outils et les ingrédients pour retrouver la croissance.

  • LA PLACE DE LA SETF au sein de la FILIERE
    Le temps est révolu où le TROT était le parent pauvre de la filière. Grace à son unité, à sa réactivité et à son organisation le TROT peut aujourd’hui traiter d’égal à égal avec France GALOP.
    L’entente entre ces deux entités est primordiale pour l’avenir des courses et surtout dans les rapports avec les pouvoirs publics. Le positionnement physique de toutes les sociétés à THEMIS est un atout que je salue. Encore faut-il créer une véritable synergie entre les Présidents mais surtout entre les équipes.
    Je crois profondément à la gouvernance commune pour les grands sujets tel par exemple la TVA, et les rapports avec l’Etat. L’unité de la filière est une nécessité absolue, TROT et GALOP représente ensemble une force de discussion et de proposition susceptible d’être entendue dans les différents ministères.
    Le TROT doit absolument s’investir dans les Conseils des Chevaux, participer activement aux travaux de l’IFCE. Nous ne pouvons passer à coté de
    ces organismes qui réunissent l’ensemble des partenaires des équidés. Refuser cette collaboration au motif que les courses n’ont pas besoin de ces organismes pour vivre, serait suicidaire et porterait atteinte à notre image que je sais positive auprès des différentes familles des équidés.
    Je crois profondément que cette unité nous permettra de grandir et faire prospérer notre activité. Si je suis élu comptez sur moi pour être actif dans ce sens et motiver mon équipe pour que chacun prenne sa part de travail et de participation dans ces différentes instances.
  •  LE FOSSE ENTRE L’ELITE ET LA CLASSE MOYENNE
    C’est une question grave. Cette constatation a été source principale de mon engagement dans cette campagne et mes différents déplacements m’ont conforté dans cette idée. Le fossé s’est agrandit lors des dernières années et l’inquiétude apparait clairement dans les propos des entraineurs.
    Si je salue la revalorisation des allocations pour l’année 2023, nous sommes encore loin du compte. L’inflation est passé par là : les matières premières, les équipements, les carburants, les aliments, etc ne cessent d’augmenter et créer de véritables difficultés pour tous les entraineurs.
    Cette situation conduira inévitablement à une fermeture d’établissements et à une perte importante du nombre d’entraineurs, de collaborateurs, de propriétaires, de chevaux, de partants et par conséquence d’hippodromes, bref, le système pyramidale du TROT s’effondre.
    Comme je l’ai proclamé dans mon programme et dans les différents déplacements que j’ai effectués, je suis pour le respect de la pyramide actuelle et ferait tout ce qui sera en mon pouvoir, si je suis élu, pour défendre les entraîneurs, la province et l’ensemble des 213 Hippodromes que nous avons sauvegardés.
    Cela nécessitera une étude complète à mener en partenariat avec le SEDJ pour étudier la meilleure méthode pour conserver l’ensemble de nos acteurs et si la solution est une augmentation plus forte des coefficients autour des courses D, l’effort sera fait dans ce sens pour que chacun puisse vivre de son travail et de sa passion. Comptez sur moi et sur mon engagement sans faille au service de la filière et de la SETF.
2023-10-17T11:56:05+00:00